Monsiuer,
Dans le cadre des TPE, travaux personnels encadrés de première S, je cherche à savoir si vous disposez de renseignements sur le dépistage du dopage, et plus particulièrement à l’aide des cheveux.
Je vous remercie d’avance pour l’attention et l’aide que vous nous apporterez.
Cordialement,
Juliette Audet
audetjuliette hotmail.com
Juliette,
Le problème de la détection du dopage par les analyses de cheveux est avant tout un problème de prix. On peut doser beaucoup de substances dans les cheveux, mais à quoi bon en arriver là puisque l’urine suffit dans le grande majorité des cas. Par contre, ce qui est actuellement important, c’est d’avoir l’autorisation de faire des dosages sanguins qui sont des dosages plus fins et souvent plus faciles que dans l’urine car la trace sanguine peut être détectable longtemps, alors que le même produit dilué dans beaucoup d’urine se retrouve à des concentrations trop faibles pour en tirer des conclusions.
Le cheveu présente l’avantage de garder en mémoire beaucoup de substances que le sang a contenues, et on peut remonter plusieurs mois en arrière en dosant dans des “ tranches ” de cheveux de la racine à la pointe. La substance dopante détectée près de la racine est la dernière absorbée, et celle qui est dosée au bout extrême du cheveu a été utilisée de nombreux mois auparavant selon la longueur du cheveu. Le cheveu pousse de environ 1cm par mois. Ces dosages sont , je vous l’ai dit, très chers, et ne peuvent être utilisés que dans des enquêtes policières avec autorisation du suspect, si non décidées d’office par un juge, un peu comme les recherches génétiques.
Je me pose le problème personnellement de savoir si certains sportifs au crâne rasé n’ont pas une raison particulière autre que la mode, mais je ne peux en aucun cas mettre en doute leur honnêteté. Heureusement, il existe encore des sportifs “ propres ” à haut niveau, et le problème du dopage ne doit pas être dévié sur eux. Hélas, c’est surtout au niveau amateur et dans le sport de masse des jeunes, ainsi qu’en musculation, qu’on a le plus d’adeptes du dopage.
De toutes façons, retenez que les cheveux sont utilisés en médecine légale surtout pour déceler les traces de stupéfiants, héroïne, morphine, cocaïne, cannabis, amphétamines, ectazy, et les substances psychotropes comme les benzodiazépines, les barbituriques et les neuroleptiques. Les hormones anabolisantes sont également dosables.
Il me semble que certaines substances ne se déposent pas dans les phanères à cause de la forte taille de certaines molécules. Elles restent piégées dans le sang circulant. Ce serait le cas de l’EPO et de l’hormone de croissance.
Un problème important existe toutefois : si on est certain que le fait de trouver des traces de cannabis où que ce soit (urine, sang, cheveux) est bien la preuve d’une absorption, car ces produits n’existent pas dans le corps normal, il sera plus délicat d’affirmer un dopage sur des faibles doses de substances découvertes, quand ce sont des substances que notre organisme “ fabrique ” normalement lui-même. C’est le cas de toutes nos hormones. D’autre part, des taux élevés peuvent provenir d’un état pathologique, (maladies endocrines, hypophyse, surrénales…) et on sait que de nombreux champions sont à des âges où les glandes endocrines sont hyperactives. Pensez à la puberté. Le sport à outrance produit de par lui-même des variation hormonales.
Je me souviens du cas d’un junior déclassé après contrôle urinaire, chez lequel le professeur Orsetti aujourd’hui décédé, avait pu démontrer l’effet de la puberté pour réhabiliter sa victoire en cyclisme.
Je vous conseille vivement, page d’accueil du site, colonne de gauche, de cliquer “ Le saviez vous, à vous de choisir, ” et d’aller lire “ mémoire des cheveux ”
Si vous avez des questions à poser à l’auteur de ce texte, mon ami le docteur Bluche, je peux vous mettre en contact téléphonique avec lui après entente préalable.
Avec tous mes encouragements
Cyber@lbert