Question Généralités



\"A propos du dopage de Laurent Jalabert\"

Monsieur le Professeur,

Des dosages sanguins tardifs viennent de déstabiliser notre cher Laurent Jalabert tant apprécié lors du suivi du Tour de France.

Qui n\’a pas fait de bêtises dans sa vie ?

J\’aimerais savoir, vous qui avez une certaine expérience, si vous avez été un jour confronté à ce type de situation. Merci\"


REPONSE

Merci Daniel de me poser cette question.
Effectivement, je me suis trouvé un jour devant un cas délicat de ce type.
Je peux donc donner ici mon témoignage concernant le dopage dans le cyclisme.
Cette anecdote est vraie.
C’était en 1993, l’année des Jeux Méditerranéens en Languedoc Roussillon.
Nous avions été conviés à assister à l’arrivée d’une étape du Tour du Gévaudan qui terminait à Mende et à organiser une réunion médicale (Médecine du Sport) dans les locaux d’une sorte de Maison de Repos dont j’ai oublié le nom. Les organisateurs et suiveurs du tour du Gévaudan étaient conviés à y assister. Il devait y avoir dans la salle de conférences des entraîneurs, des suiveurs, des médecins, des infirmiers, des kinés, des masseurs, et probablement quelque personnalité du coin. Les sportifs se reposaient et subissaient des soins à l\’hôtel.
L’organisateur de la conférence était le Professeur Jean Macabies qui avait initié la Médecine du sport à Montpellier.
Plusieurs orateurs prirent la parole et un des médecins du Tour du Gévaudan parla publiquement du dopage en cyclisme et de ses dangers.
Lors de la discussion qui suivit, il y eut une réaction assez « dure » d’une personne de la salle. Cette personne bien connue, monsieur Geminiani, ancien pro du cyclisme devenu entraîneur apostropha le conférencier en lui disant à peu près « que les médecins exagéraient, disaient n’importe quoi » et qu’il se portait garant de la propreté du cyclisme concernant le dopage.
Un peu vexé, le médecin qui venait de parler dit à Mr Geminiani qu’il allait lui donner des preuves.
Devant le public médusé le médecin sortit de la poche de sa veste une seringue contenant un liquide et munie d’une aiguille protégée. Tout le nécessaire pour une injection. Il s’adressa à Mr Geminiani en lui disant : « Monsieur Geminiani, hier soir un coureur dont je ne citerai pas le nom est venu me voir en cachette pour me montrer cette seringue qu’un autre coureur venait de lui donner en lui promettant que s’il s’injectait ce produit il gagnerait la prochaine étape »
Le docteur avait confisqué la seringue et recommandé de surtout ne rien injecter.
Par conséquent cette anecdote montre que ni Mr Geminiani, entraîneur, ni le médecin de la course, n’étaient au courant de l’existence de cette filière dopage qui agissait à leur insu.
Le cycliste qui avait donné la seringue au docteur aurait pu l’injecter sans rien dire et personne n’en aurait jamais rien su.
Il me semble qu’après quelques minutes Mr Geminiani se leva et quitta la salle.
Il devait être catastrophé !
Par la suite il est probable que ce type de dopage devint organisé pour ne pas dire obligatoire. Les coureurs étaient jeunes, mal informés, désirant percer dans le cyclisme et prêts à croire qu’on leur injectait « des vitamines »
Ils se passaient « ça » de l’un à l’autre. Il me semble avoir entendu quelqu’un dire que le produit venait d’Italie.
La surveillance, qui devait bien exister, était donc insuffisante..
Simpson était pourtant mort le 13 juillet 1967 sur les pentes du Ventoux.
Un quart de siècle avant.

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